Sarreguemines : l'église luthérienne


photo du temple luthérien de Sarreguemines

(EPCAAL) 21, rue Georges V, 57200 Sarreguemines.

Historique : en dépit du suffixe mines et de la proximité d'un bassin houiller, Sarreguemines (qui vient de Saargemünd, confluence de la Sarre et de la Blies), est une ville non charbonnière de 24 000 habitants, avec une communauté protestante de 2 000 personnes, dont la croissance est en rapport direct avec l'essor industriel de la ville au tournant du XIXe siècle.

        Un des patrons de la célèbre faïencerie est protestant. Il s'agit d'Alexandre de Geiger (1808-1891), baron, excellent ingénieur, figure typique du patronat protestant de l'époque. Grâce à lui, la communauté protestante, fondée à l'origine par des ouvriers et cadres venus de Grande-Bretagne ou d'AlIemagne, obtient en 1856 le statut officiel de paroisse, et ceci contre l'opposition de la majorité catholique de la population. On appréciera les réalisations industrielles d'Alexandre de Geiger et des autres membres de la famille - les Utzschneider -, en visitant les beaux musées de la ville, celui des faïences et celui des techniques faïencières.

        Contre cette instrumentalisation se dresse une exceptionnelle figure de pasteur: Charles Schmidt, responsable de la paroisse de 1864 à 1885, fervent défenseur de l'originalité spirituelle de l'église, chevalier de la légion d'honneur pour son action d'aumônier à Coblence et à Mayence auprès des prisonniers de la guerre de 1870-71. Longtemps, le pasteur lutte contre la mainmise grossière du puissant notable sur la vie de la paroisse, mais, encouragé par les hauts fonctionnaires prussiens récemment arrivés dans la paroisse, notre baron réussit à dégommer le pasteur, contre l'avis du conseil presbytéral et au nez et à la barbe d'une direction d'Église pusillanime. En 1885, Charles Schmidt est muté d'office à Zittersheim; il y meurt en 1892.

        En 1898, Sarreguemines, devenue importante ville de garnison, est dotée d'une nouvelle église, square Wilson. La petite église des pionniers, construite sous l'impulsion de l'Irlandaise Elfriede Stopford et des immigrés anglais, bavarois et autres, est vendue. C'est Guillaume Il qui donne le ton et... les fonds, une grande partie du moins. Pour lui, les sources de l'Empire sont dans un mythique Moyen Âge ; lui-même se prend pour le héraut de la cause protestante. On construit donc en style romano-gothique, massif et solide, ein feste Burg avec clocher de 45 m de haut, tourelles, rosace éclatante, arêtes et voûtes jaillissant comme des jets d'eau. Et tout ceci en un an et demi, un record. Devant le jeu de couleurs des vitraux, la vigueur des lignes architecturales, l'harmonie des volumes, on oublie les raisons troubles du projet initial.

        L'autel est surmonté d'un retable représentant Jésus marchant sur les eaux et tendant la main à Pierre, prêt à sombrer. L'ensemble se trouvait auparavant à St. Paul/Strasbourg, qui l'a vendu à la paroisse de Sarreguemines, où cette œuvre a trouvé un cadre approprié. Une vitrine abrite une monumentale Bible de famille, imprimée à Tübingen en 1729 chez Cotta. Elle rappelle les sources de la Réforme.

Voir l'intérieur de cette église :  page en attente de photos et de renseignements.

Voir l'orgue de cette église :  page en attente de renseignements.

Voir la liste des pasteurs ayant desservi cette église : à rédiger avec votre aide.

Voir : le site de cette paroisse : en attente de sa création.


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Photo : Élisabeth Steiner, tous droits réservés.