Sessenheim : l'église luthérienne


église luthérienne de Sessenheim temple luthérien de Sesseheim

Église protestante (EPCAAL) Place de la Mairie 67770 Sessenheim.

Historique : le nom est ancien et provient du germanique Saas, le couteau, le glaive (voir Saasenheim et Saessolsheim), Stissem, en alsacien : lieu du couteau, champ de bataille, allusion à un combat aujourd'hui oublié.Sessenheim et ses deux annexes ont appartenu aux barons de Fleckenstein, qui y ont introduit la Réforme en 1543. Un lettré originaire de Sessenheim, Matthias Schitz (archer), a été le précepteur du jeune prince de Fleckenstein. Sa pierre tombale, ornée d'une flèche en arme parlante, est incluse dans le mur de la façade Est de l'église. Comme partout, la guerre de Trente Ans fut une catastrophe. Les habitants et le pasteur étaient réfugiés sur l'île de Dalhunden ; le presbytère, pillé et deux fois incendié, dut être reconstruit, assez mal semble-t-il, puisque 120 ans plus tard, en 1770, Goethe signale qu'il est bon à être démoli. En 1687, Louis XIV impose le simultaneum et crée une paroisse catholique royale et privilégiée. Le nombre des catholiques augmente rapidement et atteint bientôt le tiers des habitants. En 1720, à la mort du dernier des Fleckenstein, les terres passent aux Rohan-Soubise, lesquels respecteront scrupuleusement les droits des protestants.

En 1707, Vauban aménage des cours plus anciens en un canal qui va de la Robertsau à Fort-Louis et Seltz, dont le passage au pied de l'église est rappelé par une ancre sur la tour.

L'église protestante est un remarquable bâtiment, reconstruit en 1912 en style néo-baroque par l'architecte Joseph Müller, du cabinet Kuder-Müller de Strasbourg, auquel on doit le Palais des Fêtes de Strasbourg, le Musée historique de Haguenau et l'église catholique de Kirrwiller. Installée sur la motte d'une forteresse de forme ovale, dont on voit encore les contours dans le mur d'enceinte de l'ancien cimetière, elle a repris la tour carrée passant à l'octogone du XII-XIIIe siècle. Cette tour contient quatre fenêtres aux arcs outrepassés et quatre trompes de style hispano-arabe. Elle est couverte d'un impressionnant bulbe baroque, rétabli en 1911.

Le chœur remonte au XIVe siècle. Il possède un chevet plat et une clé de voûte représentant l'agneau pascal. Dans le chœur : l'autel du simultaneum, de 1805 en style empire, muni d'une poignée et orné d'un agneau couché sur le livre aux sept sceaux (Apoc. 5), et les modèles en plâtre de deux statues, Martin Luther et Martin Bucer, exécutés par Alfred Marzolff (1867-1936), l'auteur de la statue de la Marseillaise, place Broglie, et des Quatre travailleurs de l'actuel pont Kennedy à Strasbourg. Ces deux statues, destinées à la façade, n'ont jamais été réalisées. L'église abrite une chaire et un banc pastoral du XVIIIe siècle. Le simultaneum a cessé en 1912.

En 1911, on arracha la nef des XIV-XVIe siècles pour agrandir les lieux. La nef actuelle comprend une vaste halle de style néo-renaissance, deux tribunes sur piliers de grès et présentant une belle rambarde décorée d'une suite de peintures bibliques, réalisées à la gouache sur marouflage (papier collé sur de la toile) par une équipe de trois peintres de Munich, dirigés par un nommé Reinhardt. Elle va de la création jusqu'aux disciples d'Emmaüs. Un bel orgue Walcker. de Ludwigsburg, de 1912, néo-baroque, de très beaux bancs à portillons néo-renaissance, réalisés par Gillig, un menuisier local, tenancier du restaurant du Bœuf et créateur du Musée Goethe dans ce demier. À gauche, quatre vitraux provenant de Bad-Kreuznach, de 1911, et donnant la trilogie luthérienne : le Père et l'Ancien Testament, avec Moïse et la Loi, le Fils, avec le Christ et la grâce, le Saint-Esprit, avec la Réforme, Luther et Charles-Quint à la Diète de Worms en 1521. Ils sont précédés d'un très beau médaillon aux couleurs de Luther : bleu, rouge et blanc, représentant le Christ en croix, source du salut, avec l'inscription Es ist vollbracht.

L'église possède également quatorze vitraux de Werlé, dont le plus beau est dans le chœur à l'Ouest, et représente le retour du Christ pour le jugement dernier. À l'Est, vers le soleil levant, la porte d'entrée «messianique» porte des étoiles de David et une imposte avec une croix à douze rayons: c'est le rappel de la porte du temple de Jérusalem, ouvrant vers l'Est pour accueillir le Messie, soleil levant de justice. À l'extérieur les pierres tombales des époux Schweppenhouser, prédécesseurs des Brion, dont la fille est devenue l'aïeule des Battenberg-Mountbatten, et donc du prince Charles d'Angleterre ! Et celles des époux Brion, parents de Frédérique.

Voir l'intérieur de cette église :   page en attente des photos et de renseignements.

Voir l'orgue de cette église : orgue à positif construit par les frères Silbermann  page en attente des photos et de renseignements.

Voir la liste des pasteurs ayant desservi cette église : à rédiger avec votre aide.

Voir le site Internet de cette paroisse: en attente de sa création.


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Photos : Évelyne Will-Muller, tous droits réservés.