Strasbourg : Saint Thomas


Eglise luthérienne Saint Thomas de Strasbourg
extérieur de l'église luthérienne Saint Thomas de Strasbourg façade de l'église luthérienne Saint Thomas de Strasbourg

Saint Thomas (EPCAAL) Place St Thomas 67000 Strasbourg.

Historique : Bien que Saint-Thomas soit l'une des plus anciennes églises de Strasbourg, aucun élément actuel de cet édifice ne remonte au-delà du début du XIIIe siècle. Elle se présente sous la forme d'une église-halle, comportant cinq nefs d'égale hauteur, non en vertu du parti originel de son architecture, mais de l'évolution ultérieure de sa construction. Au XIVe siècle en effet, la population de ce quartier ayant rapidement augmenté, il devenait urgent d'agrandir son lieu de culte. Comme il était cependant impossible de le faire dans le sens de la longueur, limité par le clocher à l'ouest et la tour de croisée à l'Est, on l'élargit en reculant ses murs gouttereaux vers le Nord et vers le Sud, englobant ainsi dans le bâtiment le cloître qui l'entourait précédemment. Ainsi prit naissance l'édifice actuel, avec ses quatre rangées de piliers gracieux et sveltes qui donnent à l'ensemble une impression de finesse et de force à la fois. Les travaux de sa construction se poursuivirent à travers tout le Moyen Âge ; le dernier élément, la chapelle des évangélistes, fut achevée en 1521, à l'aube de la Réforme. Trois ans plus tard en effet, en 1524, le culte y fut célébré pour la première fois en langue populaire et la sainte cène distribuée sous les deux espèces. Sous l'impulsion de son dynamique curé Antoine Firn, bientôt acquis aux idées de Luther, Saint-Thomas devint une église protestante et le resta jusqu'à ce jour. Après que Louis XIV eut rendu la cathédrale au culte catholique en 1681, elle devint en quelque sorte le navire-amiral du protestantisme strasbourgeois.

        Deux de ses éléments intérieurs font d'elle un pôle d'attraction internationale. - Le premier est son orgue construit en 1740 par le célèbre facteur Jean André Silbermann et restauré selon son esthétique d'origine entre 1977 et 1979 par la maison Alfred Kern, qui lui a rendu son charme et sa splendeur d'antan. - Le second est le mausolée du maréchal Maurice de Saxe, œuvre de Jean-Baptiste Pigalle, l'une des pièces maîtresses de la sculpture française du XVIIIe siècle. La cérémonie de la translation de la dépouille de ce grand serviteur de la France dans le chœur de Saint-Thomas, le 20 août 1777, à laquelle assistèrent toutes les autorités civiles et militaires, fut une date très importante pour les protestants d'Alsace; à quelques années de la fin de l'Ancien Régime, elle constitua en fait la reconnaissance officieuse de leur existence et de leur culte.

        Outre ce mausolée, Saint-Thomas renferme encore un grand nombre de monuments funéraires dédiés à des personnalités ayant marqué l'histoire de notre ville, parmi lesquels une épitaphe de Sébastien Brant, auteur du poème satirique La Nef des Fous qui est devenu un best-seller de son temps, un médaillon de Martin Bucer, le réformateur strasbourgeois qui fut lui-même pasteur de cette paroisse de 1531 à 1540, un beau monument en marbre à la mémoire de Jérémie-Jacques Oberlin, frère du célèbre pasteur du Ban-de-Ia-Roche, l'une des œuvres maîtresses du sculpteur Ohmacht, les mausolées de Jean-Daniel Schoepflin, conseiller et historiographe du roi, qui rendit d'éminents services à son Église, et de Christophe Guillaume Koch, qui prit une part importante à l'élaboration des Articles organiques, accordés par Bonaparte aux protestants de France en 1802 pour leur conférer un statut légal, et bien d'autres encore.

        Une totale restauration de l'édifice, réalisée dans la huitième décennie du XXe siècle, lui a rendu toute sa beauté, accentuée à l'extérieur par un éclairage nocturne très heureux. De la rue des Serruriers on entend l'horloge de Saint-Thomas donner l'heure à la ville quelques minutes avant l'heure officielle. C'est, dit-on, une tradition séculaire remontant à l'époque où, dans la cité, les paroisses et presque tous les couvents étaient passés à la Réforme. Trois légendes différentes tentent d'expliquer cette tradition. La plus vraisemblable est prosaïque: ce serait pour éviter qu'elle sonne en même temps que celle de la cathédrale et qu'ainsi les Strasbourgeois puissent compter les coups sans se tromper.

        Aux proches abords de cette église sont logées un certain nombre d'institutions et d'œuvres protestantes, parfois dans des maisons de l'ancien Chapitre collégial (ou canonial) de Saint-Thomas. Tous ses chanoines adoptèrent la Réforme au 16e siècle et le chapitre fut sécularisé. Les revenus de ses biens servirent dès lors et servent encore à des fins éducatives (Gymnase Jean Sturm, Séminaire protestant) et charitables. Selon les statuts datant de 1873 sont chanoines de ce Chapitre les pasteurs de St Thomas, St.Nicolas, Ste Aurélie, un professeur de la Faculté des lettres, un professeur de la Faculté de droit et deux autres de la Faculté de théologie.

        Construit en 1772 par l'architecte Samuel Werner dans le style néo-classique, le grand immeuble de la Fondation Saint-Thomas, le premier du quai Saint-Thomas, comporte un corps principal à trois niveaux flanqué de deux pavillons à quatre étages. Il regroupe aujourd'hui les directions et services des deux Églises protestantes concordataires d'Alsace et de Moselle, et héberge le Séminaire protestant, qu'on a l'habitude d'appeler Le Stift (foyer d'hébergement et restaurant universitaire), et le secrétariat de la Fédération des Œuvres évangéliques (FOE). On y trouve également la célèbre bibliothèque du Collegium Wilhelmitanum, qui comprend environ 70 000 volumes, dont plus de 2 000 du XVIe siècle et une bonne centaine d'incunables.

Voir l'intérieur de cette église page suivante.

Voir l'orgue de cette église :  page en attente de renseignements.

Voir la liste des pasteurs ayant desservi cette église : à rédiger avec votre aide.

Voir : le site de cette paroisse : en attente de sa création. Attention au pseudo site de paroisse qui prend sa place mais ne joue absolument pas ce rôle.


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Photos : Présence Protestante (en haut), et Olivier Friess (les autres), tous droits réservés.